Elles appartiennent aussi au district de Colasay, et se trouvent très près de l’union entre plusieurs ravins qui passent par Hualinga (Playa Azul), avant de se jeter sur la rive gauche du fleuve Chamaya. Il y a deux sites, que nous appellerons Guayacán I et II.



Guayacán I
Il s’agit d’un rocher de type plan incliné, qui se trouve près de l’ancien « camino real » de Colasay, sur sa rive droite. Ici se trouvent une série de gravures de style « roues de charrette », des spirales, des être étranges, des grecques et un personnage central qui se perd entre les symboles où l’on apprécie son visage composé de grecques, comme l’est aussi sa chevelure; le corps se confond dans une série de gravures géométriques, qui font flotter le personnage dans l’espace. Les traits sont nets et parfaits, semblables à ceux de Rumipamba II. Ils appartiendraient à la tradition du Formatif Régional Amazonien. Par manque de conservation, et du fait de l’action destructrice du temps et de l’accélération du phénomène de la pollution, ces pétroglyphes sont en voie de disparition. C’est ce que dénonce l’archéologue Quirino Rivera.

Guayacán II



Ces gravures se trouvent dans la région méridionale du village de Colasay. Ce sont les plus pathétiques que nous ayons vues. Elles sont travaillées sur un grand rocher d’où l’on peut observer toute la vallée; la pierre est remplie de gravures. L’on raconte qu’autrefois, un personnage noir de grande taille sortait du rocher, et qu’il barrait le chemin aux voyageurs quand ils passaient par là la nuit. La pierre a été fendue par un éclair; en dessous, des enterrements avec de la céramique et des ossements humains ont été trouvés. Sur la partie supérieure se trouve représentée une série de squelettes allant sur un chemin en zigzag, et dirigés par un squelette principal qui porte son bâton. Il est très triste, et est suivi d’une tête trophée, puis d’un autre squelette avec son « alter ego » au-dessus de lui. Entre la tête trophée et ce dernier se trouve un instrument de type triangulaire, qui pourrait être un couteau cérémoniel. Non loin du chemin des squelettes, l’on trouve une série de figures géométriques où l’on remarque un être semblable à un poisson. Sur le verso de la roche se trouvent des sphères semblables à des roues de charrettes, et un personnage en forme de serpent à tête humaine qui monte vers le cosmos, ce qui représenterait le voyage de l’âme vers le Hanan Pacha. Ces gravures sont elles aussi très touchées par l’intempérie et ont besoin d’être entretenues et conservées d’urgence. Nous avons des renseignements au sujet de l’existence de gravures dans le district de Colasay même, dans les secteurs de Peña et Limonpamba. Nous y reviendrons en temps voulu, suite à une reconnaissance et à leur visite.