Elles se trouvent sur le rive gauche du fleuve Chunchuca, au niveau de sa confluence avec le ravin de la Huaca, compris dans le hameau de La Huaca, district de Chontali. Il s’agit de deux grands rochers; l’un deux est situé dans le village même, entre deux maisons, et sur sa partie supérieure se trouvent plusieurs « petites tasses » ainsi que des puits circulaires de profondeur régulière, de forme elliptique et arrondie. Ensuite, en allant vers le fleuve Chunchuca, sur un sentier très étroit, l’on arrive jusqu’à une pierre énorme de type plan incliné. Sur la partie supérieure du rocher se trouve uniquement une « petite tasse » au sommet, élaborée par frottement ou friction. Les « petites tasses » sont très similaires à celles du hameau de Hualatan, ce qui nous indique qu’elles pourraient appartenir à la même tradition culturelle de la période lithique.

Elles se trouvent sur la rive gauche du ravin de Pikijaca, affluent du fleuve Huancabamba, hameau de Chuzal, district de San Felipe, province de Jaén. Il s’agit de trois petits rochers aplatis, de style fouloir. Sur le premier se trouvent deux grandes cavités peu profondes. Elles sont sphériques; le deuxième est plus petit et compte d’une seule « petite tasse »; le troisième rocher possède deux cavités peu profondes, plus petites que celles du premier rocher. Ils se trouvent dans le potager de monsieur Francisco Torres Catón.

Elles se trouvent sur la rive droite du fleuve Huancabamba, district de Pomahuaca-Jaén, limitrophe avec la province de Ferreñafe, région de Lambayeque. Il s’agit de pictographies de couleur ocre orangée; elles se trouvent sous un toit rocheux naturel, près du secteur de « El Chorro ». Elles représentent des mains mutilées, des têtes décapitées et des oiseaux maraudant. Elles sont en train de disparaître dû à un phénomène géologique d’effritement des couches rocheuses. Les pictographies ont été visitées plusieurs fois par l’équipe du Musée Régional de Jaén, ainsi que par le prestigieux scientifique colombien Enrique Bautista, qui soutient que les mains dessinées sur la roche seraient les mains momifiées de personnages qui habitèrent la zone; l’endroit serait un lieu de sacrifices humains en hommage à la grande « Paccha » ou Chorro, qui a été et est le bienfaiteur de l’agriculture dans toute la vallée, depuis des milliers d’années.

Grâce aux renseignements de Ramón Monteza Villanueva, nous avons visité cette année les « puits circulaires » et « petites tasses » du secteur de Huallape, situé entre les districts de Bellavista et de Santa Rosa de la Yunga; les échantillons dont nous fournissons la description plus détaillée ci-dessous se trouvent plus précisément sur la rive droite du fleuve Chinchipe. Les gravures de type puits circulaires («hormas») et les petites tasses forment un ensemble d’environ cent mètres et ont été taillées dans le « Turuku » ou contrefort rocheux du fleuve, fouetté par les forts courants des eaux. Sur le contrefort de type plan incliné se trouvent plusieurs « puits circulaires et petites tasses », certains reliés entre eux. Ils pourraient nous indiquer que les lieux furent un centre important de rituels magiques de culte de l’eau et de la pluie. Par exemple, lors de la crue, le fleuve recouvre totalement les « puits circulaires », petites tasses qui se trouvent dans la partie la plus élevée du Turuku et qui se remplissent d’eau de pluie. Ce phénomène se doit aussi à la position inclinée de la roche, et à son emplacement, très proche du Chinchipe, fleuve au sable abondant en or, où les gens lavent artisanalement de l’or dans des « pucos » ou auges sphériques de type entonnoirs où se dépose le minéral en poudre. Nous proposons l’hypothèse comme quoi les nombreux puits circulaires et petites tasses pourraient avoir servi à laver de l’or pendant les époques précolombiennes, car face au Turuku, sur la rive gauche du fleuve Chinchipe, dans le village de Huallape même, derrière l’immeuble de l’Institution Éducative « Miguel Grau Seminario », se trouve une Huaca avec d’abondants tessons de couleur brique. Lors des divers travaux réalisés sur les lieux à l’occasion d’aménagements de l’établissement, l’on trouve des creusets en céramique en très bon état de conservation.

Pour visiter le district de Lonya, il faut obligatoirement passer par le district de Yamón, où l’on trouve les pictographies les plus anciennes de la région, datant de plus de huit mille ans; parmi les sites les plus importants se trouvent : la Faja (déjà décrit), Chinuna (déjà décrit), ainsi que les grands sites de la circonscription de Yamón (district du même nom, compris dans la province de Utcubamba). Le district est situé sur la rive droite du fleuve Marañón. Le complexe pictographique se trouve sur de longues falaises et abris rocheux. 500 mètres environ au-dessus de la « Faja » se trouvent des gorges avec d’abondantes micro pictographies de couleur ocre qui représentent des scènes de rodéo, des troupeaux de cervidés; les auteurs du rodéo sont des personnages vêtus de tuniques monochromes de type chemise; leurs bras sont ouverts. La qualité et la finition de ces pictographies laissent penser qu’elles sont très anciennes et pourraient appartenir à la période préagricole; nous trouvons ensuite un abris rocheux où les anciens peintres ont imprimé sur la pierre un troupeau d’auquénidés avec des teintes de couleur ocre et orangée, avec des figures plus réalistes, mais à l’aide d’une technique plus rudimentaire. Leur structure laisse penser que ces peintures seraient plus tardives, et pourraient appartenir à de nouvelles vagues de peuplement de la vallée.



Les grandes gorges d’Art Rupestre de Yamón se trouvent sur la rive droite du ravin de Palto ou Yamón. Il s’agit d’énormes précipices. En raison d’un manque de temps et d’ équipes spécialisées, nous avons seulement pu visiter quelques-uns des abris rocheux; nous avons mené à bien le travail aux côtés du regretté professeur Gonzales, de l’archéologue Melanio Delgado Soberón et moi-même.

Lors de l’observation minutieuse des sites, l’on a pu constater qu’il y avait des pictographies très anciennes qui sont en train de disparaître, et où des bandes de perroquets, d’animaux sylvestres fuyant les chasseurs et une lutte impressionnante corps à corps d’un chasseur qui plante un couteau dans le dos d’un félin féroce, sont représentés. Au niveau du sol des abris, il y a des fragments abondants de charbon végétal, ce qui indique son occupation permanente de la part des chasseurs.

Les peintures de Yamón sont très belles, et anciennes pour la plupart; visitées en permanence par des personnes intéressées ainsi que des promotions de divers collèges et sans protection quelconque, elles ont été rayées. Les abris rocheux et les falaises sont en train de s’effondrer, dû à l’action géologique des roches; presque toutes les fresques de la « Faja » se sont écroulées et ont été ensevelies sous les forts courants du Marañón.

Nous avançons toujours sur le chemin de terre battue (aujourd’hui une route) entre Lonya Grande et Ocalli, nous arrivons au secteur appelé Buenos Aires, sur la rive droite du fleuve Marañón. Sur l’une des collines appelées « Tabla Rumi », se trouve un bois de pierres calcaires de tailles diverses. Nous arrivons tout d’abord dans une petite grotte ayant un toit naturel fait de rochers en forme de plaques; nous entrons, les lanternes et les bougies à la main, découvrant un véritable sanctuaire sous nos yeux; nous observons le magnifique tableau offert par les pictographies rupestres : un cerf tente désespérément de fuir, tandis que près de lui se trouve un homme géant hissant les bras, harcelant l’animal; près d’eux, un groupe d’hommes en mouvement, les bras hissés et d’autres, les armes au poing, semble être en train de réaliser une danse rituelle. Le tracé des lignes est net, et sa finition, merveilleuse; les figures sont petites (de 5 à 10 centimètres), à l’exception du « géant », qui atteint les 15 centimètres de hauteur; la couleur dominante est le ocre.



Non loin de la grotte (que nous appellerons la « Altamira » du Marañón), dans les abris rocheux, des peintures éparpillées sur les rochers des abris rocheux. Elles sont très endommagées par l’action de l’intempérie et la négligence totale en ce qui concerne leur entretien et conservation. L’on y apprécie des figures d’animaux caractéristiques de la région, parmi lesquels on remarque des singes, des tortues et des félins. Toutes sont des « micro peintures » de couleur ocre, à la beauté et aux traits extraordinaires, propres de l’homme préagricole. Sur beaucoup de rochers de la région, l’on peut encore apprécier des pigments de peintures effacées par le cours du temps.

Plus près des rives du Marañón, dans le même secteur, connu sous le nom de « Calpón » et « Limones », se trouvent des fresques pictographiques très anciennes, qui ont été étudiées et diffusées par le professeur César Olano et l’archéologue Federico Kauffmann Doig. Sur la route Pozo Negro-El Caucho (autrefois Socotilla), se trouvent d’abondantes pictographies sur les deux rives du ravin de Lonya Grande, affluent du fleuve Marañón (rive droite), que nous n’avons pas pu registrer dû à la fatigue du voyage, et au climat torride, ayant ainsi pour alliés les moustiques propres de la région. Dans le district de Cumba (voisin de Yamón), nous avons été informés au sujet de l’existence de pictographies dans les secteurs de « Las Tinajas » et « Agua Misteriosa ».

Elles se trouvent sur la rive gauche du fleuve Quivillago ou Pindo, affluent du fleuve Marañón (rive gauche); il s’agit de peintures de couleur rouge "indien", elles sont imprimées sur de petits abris rocheux en grès sur le bord du chemin qui va vers la ville de Santo Tomás. Les anciens habitants de ces gorges ont peint des cervidés qui sont à moitié effacés par l’action destructrice de l’intempérie; leur dimension oscille entre les 9 à 3 centimètres de hauteur; leur élaboration et finition est celle de grands maîtres dans la technique de la peinture; ces belles fresques furent portées à la connaissance du public grâce aux renseignements fournis par Rodrigo Torres et ses habitants, qui habitent dans les vallées environnantes. D’après ce qu’ils nous ont dit, il y avait du gibier grandeur nature et du "rouge indien" dans les environs.

Elles se situent sur la rive gauche du fleuve Marañón, sur une falaise de roches calcaires, endroit peu visité par les curieux; le micro-climat y est frais, avec de la végétation et des mauvaises herbes sur le "camino real" qui mène au hameau de Visa; il s'agit de deux sites, l'un d'eux aux pictographies grossières éventuellement réalisées avec les doigts et des pinceaux épais, de couleur rouge et noire; elles mettent en scène la faune caractéristique de la vallée: lézards, batraciens, singes, chiens, gibier, instruments de labour, instruments de chasse et figures géométriques aux représentations abstraites, qui pourraient indiquer des signaux ou des sentiers; dans le deuxième site, sur un rocher, est peint un totem semblable à l'effigie d'un singe, dans un autre endroit de la grotte de type abris et difficile d'accès, la créativité et l'art des anciens habitants de la zone sont imprimés sur des pictographies de couleur ocre vif, où l'on remarque une scène de rodéo et de chasse; elle semble représenter un cervidé agonisant qui laisse couler du sang de ses blessures lors de sa fuite tandis que, près de l'animal agonisant en fuite, apparaît une série de spectres humains, tels des fantômes qui se projettent à l'infini; il s'agit d'un oeuvre de finition parfaite, réalisée avec des pinceaux de très grande qualité.

Il s’agit de pictographies qui se trouvent dans le hameau du même nom, près du fleuve Visa. Elles se trouvent sur une gorge, il s’agit de deux rochers énormes : là, en angle droit, les hommes d’autrefois ont imprimé leur inspiration pictographique, que l’action déprédatrice du temps est en train d’effacer; ce sont des peintures différentes de celles de Visa, ce qui nous signale leur appartenance à une autre vague de peuplement; la couleur dominante est le ocre clair, les représentations les plus importantes sont celles d’un chasseur ou guerrier qui, javelot à la main, nous observe, serein; peut-être est-il en train de harceler un cervidé; les aborigènes l’appellent « le guerrier ». Près de lui se trouvent d’autres expressions pictographiques, comme celles de l’astre roi au cours de divers moments de la journée, de serpents rampant à l’infini, d'animaux caractéristiques de la région, et de figures abstraites.